Préambule
Ce billet reprend et met à jour l’article Le monde carcéral en 2070 initialement publié sur shadowrun.fr
À quoi ressemble une prison en 2080 ? Comment incarcérer un mage ou un technomancien ? En quoi les nouvelles technologies ont-elles modifié la donne ? Autant de questions qui reviennent souvent dans les fils de discussion. Voici un résumé tiré des différents ouvrages canon. N’hésitez pas à commenter ce texte pour l’améliorer et l’enrichir !
Vous trouverez également la description d’une prison française dans le magazine Casus Belli #32 : Bâtisses & Artifices : la prison de Rennes pour Shadowrun.
>>> Vous êtes nombreux à vous demandez ce qui se cache derrière les barreaux des établissements pénitentiaires. Les rumeurs vont bon train et les gouvernements comme les corpos ne communiquent que le minimum nécessaire au citoyen lambda pour se sentir protégé. Les runners ont plus que d’autres l’occasion de visiter ces endroits alors autant vous y préparer au mieux. J’ai demandé à un vieil ami qui a plus qu‘à son tour fréquenté les pires cellules de faire votre éducation sur le sujet.
>>> SysOp
>>> Plus d’un runner s’est retrouvé à l’ombre… et croyez-moi, c’est loin d‘être un moment plaisant. J’ai pas mal côtoyé ces endroits. Des deux côtés des barreaux. J’en suis sorti brisé, dans tous les sens du terme. Quand SysOp m’a demandé de vous préparer un petit brief, je me suis dit que c‘était l’occasion de me rendre utile. Mais attention, après avoir lu ces quelques lignes, vous risquez d’hésiter la prochaine fois que vous aurez le choix entre risquer la morgue et finir en prison.
>>> Kad
L'évolution du système carcéral
Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire. Vous savez tous que les dernières décennies ont été le théâtre de grands bouleversements, à la fois sociaux, économiques et culturels. Ces changements certains y ont gagné, mais pour le gros de la masse, les conditions de vie se sont détériorées. En toute logique, le développement de la pauvreté s’est accompagné de celui de la criminalité. L’apparition des métatypes et de la magie, les mutations de la société, l‘éclatement des systèmes gouvernementaux, etc… ont rendus la situation intenable et une nouvelle gestion du système carcéral s’est imposée, s’appuyant sur les évolutions technologiques et magiques.
Les prisons gouvernementales
Comme pour la police, les gouvernements recourent à présent à des corporations pour gérer leurs prisons. Ce sont donc finalement les mêmes personnes (à savoir une corpo) qui gèrent les prisons gouvernementales et les prisons corporatistes. Enfreignez une loi sur le territoire gouvernemental et c’est dans l’une de ces prisons que vous atterrirez.
Le choix du sous-traitant par les gouvernements dépend essentiellement du coût qu’ils envisagent d’allouer au poste « carcéral » et, dans certains cas, de l’image qu’ils sont prêts à assumer vis-à-vis des gouvernés. Si quelques établissements peuvent être considérés comme des modèles tant par leur gestion financière que par l’humanisme dont ils font preuve, la grande majorité se résume à des conditions de détention inhumaine et des méthodes de fonctionnement qu’aucun dictateur ne désapprouverait. Les conditions de vie sont directement liées à la facture payée par les gouvernements. Moins les états sont disposés à payer, plus les corpos doivent trouver des moyens de rentabiliser la détention des criminels.
Les corpos qui vendent de la sécurité urbaine et du maintien de l’ordre ont bien entendu pignon sur rue dans ce domaine et proposent des contrats all inclusive depuis l’arrestation d’un suspect jusqu‘à sa mise en détention. Petit à petit, d’autres corpos ont vu l’opportunité de se lancer dans ce business. Elles possédaient déjà les compétences liées à la sécurité de sites sensibles et ont jugé qu’empêcher des individus de sortir d’un bâtiment n‘était pas fondamentalement différent du fait de les empêcher d’y entrer.
>>> Lorsque les forces de police et les prisons ne sont pas gérées par la même corpo, ça donne parfois lieu à des cafouillages au moment des transferts de prisonniers. C’est le moment idéal pour tenter une évasion.
>>> Buck
Les prisons corporatistes
Seules les corpos bénéficiant de l’extraterritorialité sont en théorie autorisées à posséder leur propre système judiciaire et carcéral. Si vous êtes pris dans une enclave extraterritoriale, vous n’irez pas dans une prison gérée par un concurrent. Si vous avez la chance d’avoir un SIN et de ne pas avoir commis un crime trop grave, les instances gouvernementales locales seront informées de votre arrestation et des décisions de votre jugement. Mais à moins d’avoir de très bons contacts, vous exécuterez votre peine au sein de la corpo et non dans une prison gouvernementale.
>> C’est à double tranchant. Les prisons corpos sont parfois préférables aux prisons gouvernementales car plus arrangeantes. Et surtout, vous risquez moins de vous retrouver dans la même cellule que trois Halloweeners en mal de tendresse. D’un autre côté, la corpo peut librement vous envoyer dans un établissement situé de l’autre côté de la terre.
>> Liam
Finalement, la population incarcérée dans les prisons corporatistes est bien plus réduite que celle des prisons gouvernementales. D’abord, parce que les corpos bénéficiant de l’extraterritorialité sont peu nombreuses, mais aussi parce que les esclaves corporatistes se rebellent peu contre un système qui les a déjà broyés. Ces prisons sont donc massivement peuplées par des runners malchanceux, des salariés pris en pleine tentative de trahison et des criminels ayant lamentablement échoués en s’attaquant à plus gros qu’eux.
L'aménagement des peines
Face à une criminalité galopante, les installations carcérales ont vite été insuffisantes. Si dans un premier temps l’offre corporatiste a permis aux gouvernements de souffler, la situation est vite devenue ingérable. Les élus n’ont eu pour autre choix que de dépoussiérer les textes et de trouver des solutions palliatives à la prison.
Avec l’avènement de la RFID et l’omniprésence du sans-fil, même les parlementaires les plus conservateurs ont dû admettre qu’il était possible de laisser certains individus en semi-liberté tout en surveillant étroitement leurs allers et venues.
Depuis 2060, tous les délits mineurs conduisent à la liberté surveillée. Le criminel se voit implanter une puce RFID sous la peau et doté d’un SIN criminel. Ses déplacements sont enregistrés et retransmis en temps réel à un centre de traitement qui détermine si le criminel respecte ou non son programme de liberté surveillée. En cas d‘écart, le criminel reçoit un message de rappel de ses obligations. Si ces écarts se répètent, un agent de contrôle de liberté surveillée contacte directement la personne pour la rappeler à l’ordre. Si la situation est jugée préoccupante, la corpo en charge du criminel prévient les forces de police pour qu’elles procèdent à son arrestation.
>> Dans certaines villes, des accords tripartites entre les autorités, les forces de police et la corpo sous-traitante, permettent à cette dernière de procéder elle-même à l’arrestation du criminel, sans en référer en amont aux forces de police, ce qui donne parfois lieu à des quiproquos pouvant facilement dégénérer.
>> Patrol
Les formes d’aménagement sont très variables, mais elles consistent le plus souvent en l’obligation de travailler pour un employeur désigné par le juge lors de la sentence. En contrepartie, le condamné perçoit une indemnité et on lui impose un planning détaillé du déroulement de la liberté surveillé : les horaires de sortie et les zones de déplacement autorisées sont clairement établies. En se conformant au programme, le condamné garanti le maintien de sa liberté et peut même voir ses conditions s’assouplir s’il fait preuve de bonne conduite.
>> Au début, les types n’avaient même pas le droit d‘être en contact avec d’autres criminels. Ça a foutu un bordel monstre. Ils retournaient en prison parce qu’ils avaient posé leur cul à côté d’un autre condamné dans le bus. Sans le savoir. Le genre de détail pour lequel une puce RFID ne sait pas faire la différence !
>> Rig-or
>> Ça n’a pas été complètement abandonné. Il est possible de lister les SIN criminels d’anciens complices et de recevoir une alerte si les deux entrent physiquement en contact.
>> Judge D
Un criminel vivant dans une zone mal couverte par le réseau sans-fil se verra moins facilement délivrer une autorisation de liberté surveillée. Un juge indulgent aménagera la peine en demandant à l’individu de se présenter matin et soir à un point de contrôle donné, généralement dans une antenne des forces de police.
>> Dans les quartiers pauvres de Seattle, les bureaux de la LoneStar ont vite été engorgés. Du coup, ils ont installé des bornes accessibles de l’extérieur.
>> Patrol
>> C’est génial ce truc. Tu veux te venger du tocard qui t’a refilé des BTLs de merde ?! T’as qu‘à l’attendre au bout de la rue où se trouve le point de contrôle. Il y passe tous les jours à la même heure.
>> Smash
Quand prison rime avec nuyens
L’argent est le nerf de la guerre. Sans retour sur investissement, aucune corpo n’aurait proposé à un gouvernement de se substituer à son obligation de maintien des criminels à l‘écart de la société. Bien sûr, les gouvernements paient les corpos pour s’occuper des prisons. Mais les sommes versées ne suffisent pas à couvrir des coûts de fonctionnement souvent élevés.
Les pires rumeurs courent sur les méthodes utilisées par les corpos, et beaucoup prennent leur source dans des faits réels. Voici une revue de détails des méthodes les plus courantes misent en œuvre par les corpos pour se payer.
Le travail obligatoire
En échange de tarifs avantageux, les gouvernements acceptent de fermer les yeux sur les conditions de vie des détenus et reconnaissent aux corpos le droit d’imposer le « travail obligatoire » aux prisonniers, afin de créer une valeur qui viendra compenser les dépenses de la corpo.
Vous visualisez déjà le tableau : des rangs de forçats en uniforme à rayures, charriant les tonnes de pierres extraites du sol pour la construction du dernier arkobloc souterrain d’une méga sans scrupules ; les bagnards enchaînés les uns aux autres, surveillés par des drones leur projetant des décharges électriques lorsqu’ils rechignent à la tâche, travaillant jusqu‘à l‘épuisement.
Même si cette vision de cauchemar n’est pas totalement irréelle, elle ne constitue bien heureusement pas la norme. Tout d’abord, parce que les corpos ont des obligations contractuelles avec les gouvernements qui les conduisent à présenter régulièrement tout une batterie d’indicateurs prouvant leur implication dans le respect de la dignité humaine. Ce scénario digne d’une mauvaise tridéo aurait donc du mal à ne pas provoquer la résiliation de beaucoup de contrats de sous-traitance.
>> Kad dit vrai. Chaque mois, les sous-traitants produisent des chiffres sur les effectifs en prison, le taux de maladie, de blessures et de décès, le tout classé selon diverses catégories qui ont autant pour objets de faciliter l’analyse que de masquer les dysfonctionnements. Les incidents graves (dont les mutineries) doivent être signalés et faire l’objet d’explications détaillées. On croirait assister au conseil d’administration de n’importe quel site de production.
>> Board Room Rat
>> Attention ! On parle ici des prisons en zones civilisées… Sans compter que les élus peuvent devenir très compréhensifs quand on les prend par les sentiments !
>> Balkanalyst
>> Tout ça, c’est bon pour les prisons gouvernementales et les types qui ont des SIN. Pour les autres, c’est le bagne à l’ancienne.
>> K-hyène
Sous la pression des groupes pro-métas et suite à l’incident Stormhill de 2067, les UCAS ont mis en place un groupe d’auditeurs qui enquêtent sur les cas qui lui sont signalés et visitent les prisons à la recherche des mauvais traitements qui pourraient être infligés aux détenus. A ce jour, aucun scandale d’ampleur n’a été révélé.
>> C’est une blague ? Les auditeurs n’ont jamais vu de vrais prisonniers. Les corpos leur font visiter des bâtiments sans rapport dans lesquels le rôle des prisonniers est tenu par des employés.
>> Fight-for-your-Right
>> Pas besoin de se donner tant de peine. Les cupides sont facilement convaincus. Quant aux auditeurs incorruptibles, les corpos chargent quelques runners d’assouplir leurs convictions.
>> Pookie Bear
>> Et les médias ? Ils ne font rien ?
>> I want to believe
>> Ne confonds pas média et journalistes. Les médias jouent le jeu des corpos qui les possèdent. Au mieux, ils baveront sur la prison d’un concurrent. Mais le coût d‘éventuelles représailles dissuade souvent une attaque peu lucrative. Les journalistes indépendants travaillant pour des réseaux alternatifs jouent parfois aux fouille-merdes. C’est comme ça que ALTNEWS avait rendu publique les exécutions sommaires pratiquées à Atlanta en 2067.
>> Underwater Rep
>> Ouais. Ares a mis aux arrêts Donald Stormhill, le directeur de l‘établissement et en a fait un exemple tout en affirmant qu’il s’agissait d’un cas isolé. Quant à ALTNEWS, plus personne n’en a entendu parler depuis.
>> HSW
Dans les faits, les prisons sont souvent de véritables petites usines d’assemblages où des détenus travaillent douze heures par jours, sept jours sur sept, à visser des boulons ou à trier des déchets. Ils constituent une main d‘œuvre gratuite et corvéable à souhait. Les corpos mettent en avant les bienfaits du travail sur les détenus : formation à un métier ou encore apprentissage de la vie en communauté dans un cadre structuré et exigeant. Les détenus sont affectés en fonction de leurs capacités et du risque qu’ils génèrent pour la sécurité des autres. Avec le temps, les meilleurs (comprendre les plus malléables ou les plus malins) peuvent accéder à plus de responsabilités et gagner des faveurs : repas améliorés, journées de repos, possibilité d’avoir des visites plus fréquentes, accès à des cellules plus confortables, etc…
>> On assiste à la création de véritables réseaux de pouvoirs : certains en fonction de leur affiliation à un gang, d’autres à une zone de travail et d’autres à leur position dans la hiérarchie carcérale.
>> Kath
>> Certains Kapo sont tout bonnement engagés par la corpo en fin de peine. Leur capacité à gérer des taulards tout en maintenant un calme relatif est facteur d‘économie pour tout le monde.
>> Insideman
>> Waouh ! Ça claque sur un CV : 7 fois « employé du mois » du QHS.
>> Ygg
Les tâches auxquelles les détenus sont affectés sont manuelles, à faible valeur ajoutée, et très souvent, dangereuses. Pourquoi risquer la santé, ou la vie, d’un salarié maison, quand des détenus sont disponibles. Les prisonniers les plus fiables ou les moins dangereux peuvent ainsi se retrouver à travailler dans une entreprise hors des murs de la prison. C’est une forme de liberté surveillée qui récompense les bons comportements et réhabitue les individus au contact avec la société extérieure. Parallèlement, la corpo évite ainsi des investissements lourds en sécurité ou le besoin de provisionner des sommes importantes pour couvrir les maladies professionnelles et les accidents de travail.
Recherches et Développement
Tant que vous êtes incarcérés dans une prison gouvernementale, la corpo sous-traitante à une responsabilité quant à ce qui pourrait vous arriver. La donne change très rapidement si vous avez le malheur de tomber dans l’escarcelle de la corpo directement sur son territoire. Si ça se trouve, personne ne saura jamais que vous êtes là. Sous réserve que vous ayez un SIN, vous serez tout simplement porté disparu. Dans le cas contraire, quelqu’un qui n’existe pas ne peut pas disparaître.
En l’absence d’obligation de retenue de la part de la corpo, cette dernière peut donner libre cours à son sadisme et à son machiavélisme dans l’utilisation des détenus. L’utilisation comme cobaye et l’affectation à des tâches dangereuses en milieu hostile se disputent la première place au hit-parade.
Le recours à des cobayes est une nécessité quasi quotidienne dans les installations de R&D. Si dans un premier temps il est possible de tester les nouvelles avancées scientifiques sur des animaux, il y a un stade où l’expérimentation sur des métahumains devient nécessaire avant le lancement commercial. Les cobayes permettent d‘étudier l‘évolution des maladies et de leurs vaccins, la réaction du corps lors de l’administration de médicaments ou de virus, les effets d’un sort ou la résistance des tissus face à des acides ou des radiations, le fonctionnement d’un nouveau type d’implant, la prise de greffons, etc… Tous les produits que vous utilisez ont un jour ou l’autre été testés sur des métahumains.
>> Les besoins en cobayes sont toujours plus élevés. Entre les différents métatypes et les conséquences de la GRIME, comment savoir si tel vaccin va avoir le même effet sur un humain à la peau écaillé et un elfe qui transpire de l’acide ? La réponse : en testant sur les deux ! Le stock de prisonnier est parfois insuffisant. Fournir des cobayes peut être un job lucratif si ça ne vous empêche pas de dormir.
>> Lin
>> Vous avez bien lu : tous les produits passent en phase de test. Notamment les nouveaux armements : munitions, grenades, gaz de combat, sorts offensifs et j’en passe.
>> ClintZ
>> Les corpos testent également les réactions de leurs métacréatures et l’efficacité de leurs troupes d’assaut.
>> Vlad
>> Et les survivants font de bons TP pour les apprentis doc.
>> Doc-a-steak
D’autres détenus sont affectés à des travaux en zone dangereuse. Opérateurs sur chaîne de production en zone toxique, personnels de chantier en haute mer ou encore agents de maintenance en zone de guerre, les postes ne manquent pas. Chaque jour de travail est un combat contre la mort que peu gagnent. Ceux qui accumulent un peu d’expérience accèdent à des postes moins exposés. N’y voyez aucune considération de la part des corpos. Elles cherchent simplement à s’approprier l’expérience d’un détenu dans le but de faire durer le plus longtemps possible les autres. Les plus résistants ont parfois l’occasion de vivre une deuxième carrière… en tant que cobayes !
>> Vous ne vous êtes jamais demandé qui avait bâti les nombreuses installations corpos sur les terres irradiées de la SOX ?
>> Phosphaurélie
Services à la personne
Une autre opportunité de gain pour les corpos consiste à offrir des services à des particuliers. Ainsi, certains établissements organisent des mises en scène pour un public riche et puissant en mal de sensations fortes. Au-delà des banales orgies sexuelles où les détenus sont contraints de subir les fantasmes souvent inavouables de clients anonymes, les prisons également des évènements où des détenus s’affrontent. Quelques-unes de ces activités sont d’ailleurs parfaitement légales, comme le championnat carcéral d’Urban Brawl qui attire chaque année de plus en plus d’amateurs et est diffusé par plusieurs chaînes nationales ou le championnat carcéral d’Ultimate Fighting.
D’autres versions sont bien moins légales. Parmi elles, on trouve en premier lieu la version létale du Ultimate Fighting dont certaines représentations n’auraient pas à rougir des jeux romains : combats de gladiateurs, luttes contre des métacréatures, reconstitution de batailles historiques et j’en passe. Les chasses à l’homme sont également très appréciées, la mode récente consistant à équiper les chasseurs (et parfois même la proie) d’enregistreurs Simsens dont les informations sont retransmises en direct aux spectateurs par Wifi. Les détenus sont parfois volontaires pour participer à ces jeux en échange de remises de peine ou du gain de faveurs pour améliorer leurs conditions de vie.
>> Ce que Kad oublie de vous dire, c’est que les perdants (ou ce qu’il en reste) sont revendus au poids à des organisations comme Tamanous.
>> Doc-a-steak
>> Quant aux vainqueurs, quelques-uns sont devenus des légendes vivantes et des idoles tels Max-E-Mus et Gorgona.
>> Howdyence
Ressources sacrifiables
Vous êtes bien placés pour savoir que notre principal intérêt aux yeux des corpos est que nous constituons des ressources sacrifiables. Selon les évènements qui auront conduit à votre incarcération, il n’est pas impossible que la corpo vous propose une remise de peine en échange des services que vous aviez pris l’habitude de lui faire payer.
Si c’est le cas, ne vous attendez pas à retrouver votre liberté du jour au lendemain. Si la corpo vous propose une mission à l’issue de laquelle vous serez libre, dites-vous qu’il n’y a quasiment aucune chance que vous y surviviez. Aurez-vous le choix pour autant ? Ce n’est pas impossible. Confier une run à un ou plusieurs détenus est un pari risqué. Bien sûr, la corpo prendra un maximum de précaution pour ne pas perdre votre trace, mais elle ne peut pas tout prévoir et se méfiera de votre capacité à lui échapper. Il est donc plus sûr pour elle que vous acceptiez librement la mission.
A terme, vous deviendrez peut-être l’un des runners attitré de la corpo. Vous retournerez peut-être presque à une vie « normale ». Mais dans tous les cas, et d’une manière ou d’une autre, vous effectuerez votre peine…
Cages dorées
On dit souvent que les puissants sont intouchables, qu’ils peuvent piétiner les lois sans risque des conséquences. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il existe une hiérarchie bien établie au sein de l‘élite. Des strates entières ont pour rôle principal de servir de fusibles afin de protéger les vrais responsables qui échapperont ainsi à la justice. Peu importe leurs crimes ou leurs erreurs, ils éviteront les scandales et un de leurs laquais ira en prison. Je ne vous parle pas ici du simple cadre corpo, mais plutôt des membres de CoDir dont la disparition ne serait pas forcément profitable pour l’entreprise.
A cet effet, les corpos ont mis en place des structures pénitentiaires dédiées auxquelles le surnom de cages dorées correspond à merveille. Certes les détenus n’ont pas leur liberté de circulation, mais ils bénéficient de conditions de détention qu’envieraient bon nombre de simples citoyens corporatistes en échange du paiement d’un loyer carcéral dont le montant dépend de la palette de services choisis. Ils disposent du matériel nécessaire à la poursuite de leur activité professionnelle et peuvent librement recevoir des visiteurs. Leurs conditions de vie s’apparentent plus au placement en résidence surveillée.
>> On ne trouve pas que des corpos dans ces établissements. Les personnalités médiatiques paient cher pour bénéficier d’une détention cinq étoiles. Tous les déviants de la jet-set et du monde politique se bousculent au portillon de sécurité.
>> Paparazzi
Loisirs et agréments
Les détenus qui ont la chance d‘être dans des prisons gouvernementales ou qui bénéficient d’un traitement de faveur ont accès à toute une gamme de services ayant pour objet de rendre leur captivité plus supportable. Le simple détenu lambda aura la possibilité de louer des tridéos et parfois même d’accéder à des interfaces RV par électrodes ou par datajack (si celui-ci n’a pas été désactivé).
>> Il faut se méfier de ce genre de « privilèges » : derrière une banale expérience RV peut se cacher un processus de rééducation latent.
>> Insideman
Beaucoup de ces expériences RV sont d’ordre sexuel. Elles sont parfois proposées gratuitement par les autorités carcérales afin de désamorcer les tensions sexuelles des prisonniers et diminuer les risques des viols. Globalement, moins de tension sexuelle signifie moins de violence et donc moins de maintien de l’ordre. Les plus fortunés (ou les plus privilégiés) pourront quant à eux recourir à de véritables prostitué(e)s en chair et en os, la qualité de la prestation dépendant des fonds disponibles.
Urbi et orbi
On croit à tort que la prison isole les détenus du reste de la société. Les contacts avec l’extérieur sont nombreux. Comme je l’ai déjà dit, il se peut que vous fassiez partie des privilégiés qui travaillent en-dehors de l’enceinte de la prison. A défaut, vous serez peut-être autorisés à recevoir de la visite si vous vous comportez bien. Mais même si vous n’avez pas ce privilège, vous trouverez vite vos marques en prison, tant elle est le reflet de la société que vous venez de quitter.
Le temps des alliances
Vous retrouverez en prison les mêmes organisations que dans la rue : gangs, mafia, yakusa et autres triades ont plus que leur place en prison. Les prisonniers étant généralement incarcérés dans un lieu géographiquement proche de leur lieu d’arrestation, vous retrouverez en prison les mêmes crevures que dans votre quartier. Ce peut être une bonne comme une mauvaise nouvelle car vous retrouverez aussi bien ceux avec qui vous cohabitiez que ceux avec qui vous vous plombiez.
A votre arrivée, l’administration carcérale devra vous trouvez une place. Pour cela, elle se basera sur deux éléments : votre métatype et vos affiliations connues. L’expérience à montrer que mettre ensemble les individus d’un même métatype en tenant compte de ses accointances criminels avait un impact sur le tristement célèbre syndrome de la mort subite du détenu.
Si vous avez un vieux service qui vous est du par un gang ou un syndicat, un conseil : faite en usage avant votre incarcération pour vous retrouver dans la bonne cellule et vous assurer une chance de revoir le lendemain en vie (ou entier). Si vous n’avez rien de tel, faites votre choix, vite ! Ce n’est pas un cliché : en prison, vous aurez besoin d’un protecteur. Sans quoi, vous serez une cible de choix et vous ne vivrez pas longtemps. Oubliez vos vœux d’indépendance, ranger votre fierté au placard et baissez votre pantalon sur vos chevilles (parfois au propre comme au figuré).
Assurez-vous de choisir le bon camp car vous ne pourrez pas en changer après coup. J’ai vu plus d’un gars rejoindre l’Humanis parce qu’il n’avait pas d’autre choix. Ça vous défrise peut-être d’entendre ça, mais une fois en tôle, vous deviendrez moins regardant sur vos compagnons de chambrée.
Contrebande et marché noir
La vie en prison est dure et les services qui viennent agrémenter la détention se payent cher. En prison, la contrebande et le marché noir sont florissants. Les réseaux existent principalement grâce à la complaisance des matons qui y ont trouvé une opportunité d’arrondir leur fin de mois.
Faute d’argent, les produits de contrebande font une excellente monnaie d‘échange. Ils permettent d’acheter sa tranquillité et d’asseoir sa position. Plus les produits et services que vous serez capables de faire transiter seront nombreux et variés, plus vous serez utile et respecté. Comme dans la rue, votre vrai pouvoir viendra de vos contacts. Si vous vous y prenez bien, vous retrouverez ce réseau dehors, si vous avez la chance de remettre les pieds dans la rue.
>> Les naïfs, comprennent-ils qu’en un an de prison ou dix ans de liberté on a les mêmes connections ?
>> Akhénaton
Capacités hors-normes et limitations
Dès votre prise en charge, la corpo vous passera au crible de toute une batterie de test visant à déterminer vos capacités « spéciales ». Que vous soyez un samouraï câblé jusqu’au bout des doigts ou que le mana suinte par chaque pore de votre peau, ce check-up le détectera et définira quoi faire pour limiter votre dangerosité.
Cyberware
Rassurez-vous, il est peu probable que votre première semaine en prison se déroule au bloc opératoire. Il existe des façons bien plus simples de limiter vos capacités cybernétiques que celles consistant à vous l‘ôter. Il suffit généralement de « débrancher » la connexion neurale de votre équipement. Des systèmes plus sophistiqués permettent l’installation d’interrupteurs qui peuvent être actionnés par l’interface de sécurité pour permettre une utilisation optimale des équipements de chacun (c’est le cas par exemple des augmentations musculaires qui peuvent être laissées opérationnelles le temps de l’activité « professionnelle » du détenu, puis désactivées dès qu’il retourne à sa cellule.
Pour ceux qui ont des commlinks implantés, les établissements installent des programmes qui enlèvent quasiment tout contrôle au porteur. Seules quelques fonctionnalités de base sont maintenues et un check-up régulier est fait pour s’assurer que le détenu n’a pas trouvé une faille dans le système. Les détenus ne possédant pas de commlinks implantés se voient généralement remettre un commlinks très rudimentaire facilitant leur quotidien. Dans les deux cas, un agent espion est systématiquement installé afin de prévenir l’interface de sécurité de la moindre manipulation suspecte.
Certains détenus, les plus dangereux, ou ceux amenés à sortir temporairement des murs de la prison se voient souvent implantés des joyeusetés du type bombe corticale ou inducteur de douleur.
>> C’est clair. T’as des lignes qui apparaissent en RA et faut pas les dépasser. Sinon, tu prends des décharges électriques. Et si tu insistes trop, ta bombe corticale pète. Véridique !
>> JH Brennick
Bioware
Difficile de débrancher le bioware me direz-vous ! C’est sous-estimer l’intelligence des chimistes corporatistes. Les détenus, qu’ils aient ou non du bioware, sont gavés de substances chimiques à longueur de journée. Que ce soit via la nourriture, via l’ingestion ou l’injections d’agents chimiques, via la délivrance de produits par des seringues implantées ou des nanotechnologies, chacun reçoit sa ration quotidienne de neurostimulants et d’inhibiteurs. Si malgré tout, vous arrivez encore à solliciter vos implants, la réaction hormonale qui l’accompagne provoquera la délivrance massive d’agents anesthésiant et lénifiants qui feront de vous un bisombrenours calme et docile.
Néanmoins, le corps étant doué de facultés d’adaptations hors du commun, les porteurs de bioware sont généralement plus contrôlés que les cybernétisés. Leur camisole chimique est mieux personnalisée et ils portent constamment un biomoniteur, quand celui-ci n’est pas carrément implanté. Pour les fortes têtes réfractaires aux bienfaits chimiques, le traitement est souvent complété par un conditionnement mental.
Magie
Amis magiciens, je vous souhaite de ne jamais connaître les affres de l’emprisonnement ! Il n’y a pas position moins enviable que celle de ceux dont le mana coule dans les veines.
Comment empêcher un éveillé de manipuler votre esprit, de s‘évader astralement pour préparer son extraction ou d’empêcher un adepte d’utiliser ses pouvoirs ? Le marché noir et la contrebande en prison sont tels qu’il serait probablement possible pour un éveillé de se fournir en matériaux magiques, en fétiches et même pourquoi pas en focus. Tout comme des gangs se forment en prison, on pourrait très bien imaginer la formation de groupes magiques.
Ces questions, les prisons se les sont posées, et je doute que les réponses qu’elles y ont apportées vous plaisent. Notez bien que si le citoyen lambda ressent généralement une certaine peur à l‘égard des éveillés, cette peur s’est transformée en paranoïa compulsive chez les matons. Voici quelques-unes des méthodes les plus courantes de contention des éveillés. La liste n’est pas exhaustive et si vous pouvez imaginer quelque chose de pire encore, alors une corpo l’a sûrement mis en place quelque part.
Camisole physique
Camisole chimique
La bonne vieille camisole de force a encore de beaux jours devant elle. Mais contre les éveillés, elle s’est vue agrémentée d’une version « faciale » couramment appelée le « masque-mage ». Il s’agit d’un capuchon ou d’une cagoule, généralement en plastique, qui bâillonne et aveugle l‘éveillé. Pour compléter le tout, le masque est équipé d’un générateur de bruit blanc venant perturber la concentration du détenu.
>> Porter ce masque est très désagréable. Un tube s’enfonce dans la bouche pour permettre au détenu de respirer normalement, mais sa rigidité et son diamètre sont étudiés pour maintenir la bouche grande ouverte. En plus de la gêne physique (essayer d’avaler votre salive sans pouvoir fermer la bouche), la gêne mentale est constante. A moyen terme, le masque provoque des séquelles psychologiques grave et peut conduire à la démence.
>> Kath
Il s’agit bien sûr de la méthode la plus simple et requérant le moins de moyen. Il suffit de bourrer le détenu de calmant, anxiolytiques, psychotropes, somnifères, neuroleptiques, et autres substances assimilées. La méthode d’administration peut se faire via des pilules, des injections, un mélange avec la nourriture, l’utilisation de patch et parfois des implants auto-dosants ou couplés à un biomoniteur.
La faiblesse de cette méthode réside dans l’adaptation du corps et de l’esprit à ces substances. Rien ne garantit qu’elles auront les mêmes effets dans le temps. La camisole chimique est souvent utilisée en complément d’une autre méthode ou dans le cadre d‘évènements particulier, par exemple lors des transferts de prisonniers.
>> Compter uniquement sur la camisole chimique, c’est faire confiance à un dragon. T’as des mecs capables d’une telle concentration qu’ils arrivent à diminuer les effets des drogues. Tu crois les tenir et tu t’aperçois soudain que tu contrôles que dalle. C’est super flippant.
>> MBIYF
Camisole virtuelle
La camisole virtuelle est la version moderne de la camisole chimique. Le détenu est soumis à un bombardement constant de stimuli sensoriels ayant pour effet de le désorienter complètement. Il est parfois plongé dans un rêve éveillé à l’aide de programmes similaires à des BTL, l’inconvénient étant alors l’accoutumance du sujet et la nécessité de renouveler régulièrement les puces utilisées.
Certains détenus passent ainsi toute leurs captivités sanglées sur un lit, l’esprit plongé en pleine RV tandis que leurs fonctions vitales sont maintenues par des appareillages externes. La méthode est efficace bien qu’elle nécessite d’investir dans du matériel électronique et dans le renouvellement des programmes utilisés. Les détenus sont parfois équipés de simples trodes, mais beaucoup de prisons n’hésitent pas à équiper l‘éveillé d’un datajack, voire parfois d’un commlink implanté.
>> Histoire de joindre l’utile à l’agréable, des programmes de rééducation viennent quasi-systématiquement compléter le traitement.
>> Insideman
Cellules d’isolement
La cellule d’isolement est généralement le quotidien de l‘éveillé durant l’intégralité de son incarcération. Certaines prisons, par obligation, humanisme ou intérêt, ont équipé ces cellules de façon à limiter les moyens de contention précédemment cités.
La première mesure consiste à bâtir les cellules sous terre et à enfouir le tout avec suffisamment de terre végétale pour assurer qu’aucun éveillé ne pourra se projeter astralement hors de sa cellule. En complément, les murs sont généralement couverts de plantes grimpantes éveillées possédant une forme duale. La plus couramment utilisée est le lierre éveillé qui constitue une défense à la fois efficace et bon marché.
>> Et en plus, c’est plus plaisant à l‘œil !
>> CyniK
>> Le lierre éveillé a un double intérêt : il bloque tout déplacement astral et si il est physiquement endommagé, il se dessèche très rapidement, rendant la tentative d‘évasion évidente. Les caméras de surveillance possèdent des programmes d’analyse permettant l’analyse automatique de ces phénomènes et la sollicitation immédiate de l’araignée.
>> Buck
Une variante consiste à utiliser des bactéries astrales fluorescentes plutôt que des plantés éveillées. La souche II est la plus utilisée, mais il n’est pas rare qu’elle soit utilisée en conjonction avec la souche I. On murmure même que certains établissements utilisent parfois la souche III comme forme de punition ou en prévision d’un transfert du détenu.
>> Conneries. Personne n’est assez dingue pour prendre le risque d’utiliser la souche III.
>> Insideman
>> Malheureusement si !
>> Kath
>> Y-a que moi ici qui n’ait jamais entendu parler de cette bactérie ? C’est quoi cette histoire de souche ?
>> Amy
>> Pour faire simple, il s’agit d’une bactérie que tu peux balancer dans un espace confiné. La souche I meurt lorsqu’elle est traversée par une forme astrale. Son intérêt est qu’en mourrant, elle produit une substance qui luie si elle est exposée à une lumière noire. La souche II agit plutôt comme une barrière astrale. Elle ralentit les mouvements astraux et lorsqu’elle est traversée, les bactéries se déplacent, laissant un trou béant visible sous la lumière noire. Quant à la souche III, elle est extrêmement dangereuse car elle mange (littéralement) le mana. Pire, elle se déplace à la recherche de mana et d‘éveillé pour se nourrir.
>> Bois Vert
>> On a tenté d’utiliser la fluomousse. Elle luisait dès qu’il y avait une perturbation sur le plan astral. Le problème, c’est que les esprits en patrouille déclenchaient sans cesse de fausses alertes.
>> MBIYF
Zones mortes
Une version encore plus radicale consiste à bâtir les prisons sur des zones de déchirures mana. On trouve en ces endroits des champs magiques d’une telle puissance, que les éveillés se retrouvent incapables d’utiliser leurs facultés magiques. Il ne reste plus à l’administration carcérale qu‘à installer des mesures de sécurité physique classiques, les prisonniers étant réduits à l‘état de vulgaires criminels non-éveillés.
De tels sites sont rares et très convoités par les corporations. On y trouve généralement des prisons qui se sont spécialisées dans l’incarcération des mages. On y envoie en général les plus puissants et les plus dangereux. Mais il n’est pas impossible d’y trouver quelques non-éveillés.
>> Toutes les prisons provoquent l’apparition d’un champ magique. Il est généralement lié à la violence et au désespoir qui y règne. L’influence seule du champ magique suffit à perturber n’importe quel éveillé qui y reste trop longtemps éveillé. Alors imaginez ce que ça peut donner dans une déchirure mana.
>> Kath
>> Je me permets de réparer une omission de Kad quant à une technique qui, même si elle fait frémir, est bien réelle et plus utilisée que l’on ne le croit. Dans le jargon carcéro-médical, on parle d’ablation mana. Il s’agit ni plus ni moins que de mutiler, charcuter, exciser, trancher, bref d’amputer physiquement le mojo du détenu. C’est sale, c’est traumatisant, c’est définitif et ça marche. Et en plus, ça ne coûte pas cher !
>> Doc-a-steak
Technomancie
Les technomanciens posent à peu près les mêmes problèmes que les magiciens et se voient par conséquent appliquer des méthodes similaires. Des versions du masque-mage sensées bloquer les capacités du technomanciens ont bien été développées, mais aucun résultat concluant n’ont été obtenu.
La principale difficulté avec les technomanciens est que tout objet technologique à leur portée peut se transformer en arme. Ils sont donc systématiquement isolés dans des cellules dont les murs sont couverts de peintures anti-wifi. Certaines prisons possèdent des blocs dédiés aux technomanciens dans lesquels on trouve une forte sécurité magique à laquelle s’ajoute de la pure surveillance humaine et des dispositifs basiques comme les bons vieux verrous mécaniques.
Si elles n’ont pas la possibilité de les isoler de cette façon, les corpos recourent alors aux camisoles chimiques et virtuelles, bien que cette dernière ne soit pas sans risque non plus.
Sécurité
On me demande souvent quels sont les dispositifs sécuritaires mis en place pour surveiller les détenus et prévenir tout évasion. Je pourrais m‘étendre longuement sur le sujet, mais le tout peu aisément se résumer ainsi : si c’est utilisé pour vous empêcher de rentrer, ça peut tout aussi bien servir à vous empêcher de sortir.
La cellule standard est équipée, de senseurs, d’un sol taser ou d’un système de diffusion de gaz incapacitants. Les couloirs eux-mêmes sont truffés de senseurs et de dispositifs de fermeture mécaniques au niveau des portes en cas de crash informatique ou électrique. Le système matriciel est isolé au maximum de l’extérieur et les équipements accessibles par wifi ont généralement une portée d’onde très courte.
Le recours à des métacréatures est également de plus en plus courant.
RFID et programmes experts
La RFID a été une grande révolution dans le monde carcéral puisqu’elle a permis, à moindre coût, d’augmenter très sensiblement la qualité de la surveillance. En couplant les nombreux lecteurs qui équipent les bâtiments (au bas mot un dans chaque cellule et un à chaque sas) avec des systèmes experts recoupant sans cesse les informations collectées et la base de données sur les détenus, le travail des matons s’est considérablement simplifié.
A chaque détenu est attaché un certain nombre de paramètres concernant sa personnalité, son réseau d’amis et d’ennemis dans la prison, les lieux et heures de ses déplacements autorisés, etc… Un premier niveau de contrôle, très basique, permet évidemment de déterminer si le détenu à un comportement conforme à ce qui constitue son profil carcéral. L’intelligence du système vient surtout de sa capacité à croiser les profils des détenus les uns avec les autres et à en déterminer des scénarii de risques prévisibles, depuis la simple bagarre entre deux membres de gangs rivaux à la bagarre générale, en passant par la tentative d‘évasion individuelle ou collective.
>> Quelques sociétés se sont spécialisées dans l’analyse des incidents carcéraux et les cumulent dans le but d’alimenter les programmes de surveillance qui sont ensuite vendus aux corpos carcérales. Les meilleurs programmes sont capables de prédire avec une assez bonne précision qu’une bagarre est sur le point d‘éclater ou qu’une mutinerie et en cours de préparation. Ils vont même jusqu‘à proposer des scénarii d’intervention pour désamorcer la bombe ou reprendre le contrôle de la situation s’il est déjà trop tard.
>> Big Bro
>> C’est comme tout, ce n’est pas infaillible. J’ai vécu une mutinerie où le programme nous conseiller de rabattre les détenus de bâtiments en bâtiments à l’aide de Cocatrix. Sauf qu’on n’en avait pas…
>> MBIYF
>> Bonjour MBIYF ! Posséder un progiciel intégré de surveillance est probablement incontournable pour tout organisme carcéral qui se respecte. Mais vous êtes bien placé pour savoir que l‘élément humain est primordial. C’est pourquoi IntelliWatch vous propose un diagnostic complet de vos installations et une configuration de votre progiciel favori afin de [AUTO DETECT//@-Alerte-BLOQ>>SYSOP ACTION EFFACE-STOP//@>>TRACE+CHOC/CMD]
Le prochain petit malin qui balance son E-prospectus, je lui fourre le serveur entier dans le cul !>> SysOp
Spider et drones
L’usage de drones a permis de réduire au minimum la sollicitation des gardiens. Chaque établissement s’est doté d’une ou de deux interfacé de sécurité, plus connu sous le nom de spider, dont la mission est d’interpréter les messages d’alertes du système expert et de définir la meilleure action à mettre en œuvre. Ces spiders ont également un rôle de contrôle ciblé et aléatoire et cumulent également la surveillance et la maintenance matricielle de l‘établissement.
>> Mettez bien ça dans vos petits crânes criminels : la clé de voûte du système de sécurité de la prison, c’est l’interfacé de sécurité. La bonne nouvelle, c’est que comme tout un chacun, il a des vices et des états d‘âme. La mauvaise nouvelle, c’est que ses chefs font tout pour l’isoler des pensionnaires et le protéger des copains du pensionnaire se trouvant de l’autre côté du mur.
>> Buck
Les établissements pénitentiaires grouillent de drones. Depuis le nettoyage jusqu‘à la surveillance, en passant par la distribution de la nourriture, les drones sont partout. Leur configuration permet de leur laisser une forte indépendance. Ils peuvent à chaque instant comparer une situation avec un historique contenu dans leur mémoire et déterminer ainsi la meilleure action à suivre.
Les drones dédiés à la surveillance disposent de tous les senseurs possibles et imaginables. Peu sont armés au cas où des détenus parviendraient à en prendre le contrôle. Les principales missions de ces drones sont d’alerter le spider en cas de problème avéré et d’activer les systèmes défensifs primaires tels que le bouclage de certains blocs ou de certaines cellules. Les drones sont parfois équipés de tasers ou de narcojets pour intervenir rapidement contre des détenus déviants.
Patrouille astrale, esprit et mages
Les prisons utilisent bien entendu des mages, tout particulièrement quand elles possèdent un bloc dédié aux éveillés. Ils assurent certaines patrouilles astrales en plus de celles faites par les esprits qu’ils invoquent. Ils interviennent en première ligne dès qu’un problème survient avec un éveillé et assistent les gardiens pour toute « manipulation » d’un détenu éveillé ou jugé particulièrement dangereux. Ils sont également chargés de l’entretien des barrières astrales pouvant exister dans l‘établissement.
Certains de ces mages sont spécialisés dans l’analyse astrale et font office de psychologue, rencontrant les détenus les plus perturbés afin de déterminer dans quelle mesure ils sont dangereux pour eux-mêmes ou leur environnement.
Milieu hostile
L’un des meilleurs dispositifs de sécurité consiste à bâtir la prison dans un milieu hostile qui pousse le détenu à rester « en sécurité » dans la prison. Zones toxiques, enfouissement souterrains et aquatiques, îles, jungle, désert, etc… sont des lieux privilégiés bien qu’ils puissent également compliquer le fonctionnement du site et sa capacité à créer de la valeur.
Rééducation et médicamentation
Tous les détenus sont soumis doivent suivre un programme qui officiellement doit « les aider à vivre leur détention dans les meilleures conditions et à préparer au mieux leur retour à la vie en société ». Dans les faits, il s’agit de programmes de rééducation reposant lourdement sur le conditionnement au travers des expériences de RV et l’ajout d’une camisole chimique garantissant la docilité et le calme des détenus. Chaque individu nécessite malheureusement un dosage personnalisé devant être constamment adaptée. La difficulté consiste à ne pas en faire trop au risque de diminuer les capacités du détenu.
>> C’est effectivement loin d‘être simple. Entre les effets des médicaments, les stimuli Simsens, l’influence du champ magique et les interactions entre prisonniers, il est quasiment impossible de mettre au point un conditionnement fiable. Certains sont complètement brisés par le traitement. Du coup, il s’agit plus de maintenir un semblant de calme chez l’individu. Et contrairement à ce que prétendent les autorités, les effets bénéfiques ne perdurent pas une fois l’individu relâché.
> Doc-a-steak
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Article mis à jour par Ju- en août 2020.