Anon – L’annonymat est l’ennemi…
« Dans un avenir où l’intimité est abolie, un enquêteur se penche sur le profil d’un tueur en série qui a été effacé de tous les enregistrements visuels. » Dit comme ça, ce n’est pas forcément le film qui va vous attirer et pourtant…
Allons un peu plus loin dans la présentation de ANON, le film de Andrew Niccol. Nous sommes dans un avenir dystopique où la population est totalement augmentée dès son plus jeune âge : vision augmentée, mémoire augmentée et enregistrement de la mémoire avec stockage sur des serveurs externes sont de série. Par certains points, on retrouve donc Ghost in the Shell, mais en plus poussé. La matrice, pardon l’Ether, est omniprésente et se surimpose en permanence à la vision des humains : ANON est donc une merveilleuse illustration de ce qu’est un environnement augmenté au quotidien.
Le travail du lieutenant de police de première classe Sal Frieland, incarné par Clive Owen, est donc finalement assez simple… L’enquête réside surtout sur la capacité d’analyser les preuves qui jonchent la matrice et auxquelles la police a un accès quasi total. Sal résume bien la situation en déclarant : « Dans quel monde on vit pour qu’un meurtrier nous cache son identité ? ».
Mais voilà que surgit justement un problème inattendu… Un hackeur assassin parvient à perpétuer des exécutions sans laisser la moindre trace, camouflant sa présence et allant jusqu’à pirater les yeux de ses victimes pour qu’ils se voient mourir. Le tueur serait-il the Girl jouée par Amanda Seyfried?
« Ça change des tarés qu’on embarque sans se poser de questions sur leur culpabilité. On vient de se trouver une intrigue policière. » Les policiers doivent donc ré-apprendre à enquêter et à voir au delà des simples apparences.
Le film est intéressant, et l’esthétique, outre les références inévitables à Blade Runer, n’est pas sans rappeler le côté lisse de Bienvenue a Gattaca (de Andrew Niccol lui aussi) Il se dégage un sentiment de froideur de l’ensemble qui colle bien avec l’absence de vie privée et le dénuement de chacun face à la technologie.
La musique du film par Christope Beck est elle aussi froide, mais du coup sans réelle personnalité. Elle peut se prêter à la sonorisation d’une partie de Shadowrun, pour ses phases d’enquête, lorsque la musique doit savoir se faire discrète.
Quel intérêt pour les joueurs de Shadowrun ?
PJ :
- Les premières minutes sont une excellente démonstration de ce que peut être la réalité augmentée. Rien que pour ça, les MJs peuvent recommander ce film à leurs joueurs
- Les PJs hackers vont adorer toutes les idées de piratages du film
- Les runners français pourront même avoir une idée de ce que pourrait être Marianne
MJ :
- Nombreuses idées pour gérer les modes opératoires de la police avec l’appui de la matrice (idéal pour les quartiers les plus sécurisés)
- Des idées de PNJ, tout particulièrement avec « The Girl »